Audiobook lu par Bénédicte Charton et Benoît Berthon
Quatrième de couverture
Dans le royaume de Cendrelune, les dieux épient les pensées des hommes, et leur Exécuteur, l’Ombre, veille à condamner tous ceux…
Avis
On est dans une dystopie. Le lecteur comprend par ironie dramatique qu’on est dans un futur post-apo, avec une pluie de cendre qui est sans doute d’origine « grande catastrophe » (volcan ? suite d’une chute de météorite ? nucléaire ?)
Les hommes vivent dans des villes de fer, à manger de la nourriture d’origine synthétique, sous la tutelle de dieux exigeants et dominateurs, interdisant toutes velléité de rage et de rébellion jusqu’à explorer les pensées des habitants. La garde impériale rassemble des cyborgs dont la fusion humain machine est cruelle. Tous les dimanches, l’Ombre de l’Empereur Dieu parcourt les villes de ses troupes et mets à mort de façon cruelle ceux qui pourraient avoir des velléités de sédition.
Au niveau du récit, premier choc : le style. Assez surprenant, pas forcément convaincant. Le vocabulaire et les tournures de phrases sont précieuses, avec un haut niveau de tournure de phrase. Servi avec une narration à la première personne pour les 2 héros, c’est très perturbant. Cela passe à peine mieux dans les chapitres concernant d’autres personnages, avec une narration à la 3e personne, mais cela reste déconcertant, surtout quand cela traduit des pensées d’orphelins miséreux des rues. Enfin… On s’y fait.
On ne peut pas dire que les rebondissements soient étonnants, si l’on réfléchit un peu en amont et qu’on se pose quelques questions. Ce récit reprend donc les aventures de Céphise, une jeune violoniste qui est une paria depuis qu’elle a été amputée car son père avait insulté le bras droit de l’Empereur. Elle bénéficie de ses prothèses forgées par le Dieu Héphaïstos, ce qui la marque du sceau de l’infamie. Avec son meilleur ami d’enfance, elle voudrait faire changer les choses. Ils vont donc intervenir pour essayer de réveiller les consciences contre l’injustice des décisions des Dieux.
L’Empereur Orion souhaite s’appuyer sur son dernier fils bâtard, Verlaine. Ce dernier a dû mal à gérer le mélange de son âme humaine qu’il déteste et de sa part divine, avec des pouvoirs qui le répugnent. Ainsi Verlaine cède facilement à la nostalgie, sauf quand avec morgue il doit faire face à ses sœurs et frères qui le traitent d’abomination. J’avoue avoir beaucoup de sympathie pour le dieu Héphaïstos.
Au total, l’intérêt pour l’univers, l’empathie qu’on a pour les deux héros avec leur fragilité, le danger qui pèse sur la ville donnent un vrai intérêt à ce récit.