Dans un futur proche, tous les adolescents ont subitement muté quand est arrivée la puberté. Ils sont devenus les écorchés, mutants à la terrible sauvagerie. Le monde est dévasté, le désordre règne. Paul, généticien, accompagné par deux militaires, tente de rejoindre un centre médical qui pourrait détenir des informations cruciales sur les raisons de la mutation. Les trois hommes vont devoir traverser des jungles hostiles, des villes en ruines, en tentant d’éviter les écorchés. Séparé de ses compagnons par les circonstances, Paul va rencontrer Claire et son frère, et trouver une aide inattendue.
Avis
Ce roman risque d’être difficile à trouver s’il n’est pas déjà dans votre PAL, avec la fermeture des éditions Rroyzz. Mais si vous l’avez, je vous conseille de le lire.
A travers son œuvre, Jean Bury accorde une grande place à l’armée (c’est un ancien de la marine) et aux adolescents. Ainsi, avec ce 3e livre que je lis de cet auteur, j’étais en terrain connu. Cependant, je ne m’attendais pas à un tel rythme haletant, une sensation de danger permanent. Cela donne une ambiance de triller. On suit un généticien encadré par un petit commando militaire qui fend une nature devenue sauvage, voire une vraie jungle, alors que le récit se situe « quelque part » en France, à destination d’un ancien centre de recherche scientifique et de ses secrets. Mais pour atteindre leur but, ils vont devoir traverser des territoires aux mains des Écorchés, de jeunes humains mutés à la puberté et dont la fureur n’a d’égale que leur talent de tueurs. Pourtant, ils ne sont pas de simples bêtes sauvages, une intelligence semble les guider, ce qui n’a jamais été noté avant. Ils ont évolué, et la menace qu’ils constituent n’en est que plus effrayante, au point que plus un seul adulte d’un monde, qui a sombré sous leur premier assaut, ne veut avoir d’enfants.
Il y a toujours chez Jean Bury une profonde affection pour ses soldats et ses officiers. Ils sont souvent très fins intellectuellement, fidèles, courageux. Ce sont des protecteurs, des défenseurs, même si par moment, ils doivent prendre les armes et ne pas faire de cadeaux à l’ennemi.
La thématique de fond est celle de l’humanité, des émotions et des sentiments qui nous meuvent, du sentiment du « juste » à défaut d’un thème plus classique de justice.
Mon petit bémol est le côté scientifique proposé, qui m’a rendu très dubitative, ainsi que certaines données sociales et psychologiques de cette société adulte post-apo. Au total, ça fait moins de 10 pages sur tout le roman, on peut fermer les yeux sur ces éléments pour apprécier pleinement le reste et surtout cette ambiance, pesante, menaçante, terrible, mais si emplie d’émotions.