Transhumains & post-humains, direction de l’anthologie et nouvelle “Demain?” (janvier2019)
Titre : Transhumains & Post-humains
Directeur de publication : Yann Quero
Anthologiste : Andréa Deslacs
Couverture : Caza
Genres : science-fiction
Site Internet : Arkuiris
Dépôt légal : janvier 2019
IBSN : 978-2-919090-20-4
Pages : 258
Prix : 18€ papier, 2.99€ en numérique
Je suis très fière que les éditions Arkuiris m’aient permise de mener la sélection des nouvelles de cette anthologie. J’ai choisi des nouvelles parfois drôles, parfois sombres, douces ou rapeuses, lyriques par moment, poétique pour l’ultime, avec toujours le but de faire sourir, d’avertir ou de nous mettre en garde.
Pour ma nouvelle, j’ai essayé de rappeler que Post-humains ou Transhumains, nous restons tous humains, avec nos émotions, notre tendresse, nos coups de blues et nos espoirs.
Extrait :
Léo fixa l’androïde infirmier dont l’empathie des logiciels n’allait pas au point qu’il hoche la tête pour approuver le récit de Dania. « Intelligence artificielle »… Aussi perfectionnés que fussent leurs algorithmes, les ordinateurs domestiques restaient dans les limites de leurs programmations et des ordres que les humains leur donnaient. Et quand les humains défaillaient… Léo reporta son regard sur son père qui s’était calmé, mais demeurait par terre. Jusqu’où Dania et Arthur devaient-ils obéir aux demandes de son père ? Et quand devaient-ils comprendre qu’il avait déraisonnait ? Si Léo, en ayant acquis les codes maîtres de la maison, ordonnait aux IA de ne plus écouter son père et que ce dernier réclamait un verre d’eau, le jeune homme le retrouverait-il déshydraté ? Le programme médical d’Arthur empêcherait sans doute cela, mais l’androïde était-il programmé pour toutes les possibilités ?
L’inversion des rôles. Quand les enfants devenaient les parents de leurs parents. La modernité de l’univers n’avait pas brisé cette boucle, seul l’éloignement des générations pouvait générer de la négligence ou de l’indifférence. Léo ne ressentait aucune des deux, au contraire.
— Papa, ça fait dix minutes, maintenant, que tu es par terre. Lève-toi.
— Non.
Ensemble (avril 2018)
Titre : Etherval n°12 : Erratum
Couverture : Sylvie Sabater
Genres : fantasy, fantastique, science-fiction
Site Internet : Etherval
Dépôt légal : avril 2018
ISSN : 2260-6025
Pages : 72
Prix : 8€ papier, 2,99 € en numérique
Dans mon texte “Ensemble”, j’ai tenu à prendre de façon positif ce thème de “L’Administration, pacte et contrat” avec un récit d’aventure et d’action de science-fiction. J’ai pris pour narrateur un Scissor, une créature non-humaine qui est récurrente dans mes univers.
Extrait :
L’officier basile, un gars encore plus costaud que moi, dévisage le petit humain délirant qui réclame une inspection en règle de ses papiers. La peau aubergine du Basile noircit sous l’effort de devoir rester poli, et je distingue le léger — mais ô combien dangereux — décollement de ses tresses sur sa nuque. Avant qu’il ne rembarre le voyageur, ce dernier reprend d’un ton professoral:
— Vous allez me dire que vous avez pris mes empreintes ethno-morphologiques et qu’elles corroborent mon identité, mais cela ne sert à rien si vous ne confrontez pas les données de mon visa numérique avec celles de mon bracelet ID. Un faussaire pourrait danser la gigue devant vous que vous vous feriez mener par le bout du nez.
Nez que le Basile ne possède pas, pas plus que moi avec mon crâne aux arêtes dures et rectilignes en bec d’aigle. Par contre, un visa factice et un bracelet ID trafiqués, ça j’ai !
Lire la critique de Yozone et de Evasion imaginaire
Les Mitigants (mars 2018)
Titre : Galaxies Nouvelle Série
Numéro : 52 (94 dans l’ancienne numérotation)
Directeur de publication : Pierre Gévart
Rédacteur en chef délégué : Yann Quero
Couverture : Thierry Van Quickenborne
Genres : SF, études, critiques, entretiens…
Site Internet : Galaxies
Dépôt légal : mars 2018
ISSN : 1270-2382
Pages : 192
Prix : 11€ papier, 4€ en numérique
Lire la critique de Yozone sur leur site
Devant le réchauffement climatique, l’union européenne a mis en place une force spéciale : les Mitigants, chargée de résoudre les problèmes de l’agriculture. Un texte drôle, touchant aussi, optimiste dans un monde qui sombre. On retrouve ici mon goût pour les textes gentiment moqueurs, comme dans le Têtard bicéphale.
Extrait des Mitigants :
Ce n’était pas la sueur, mais quelques larmes amères qui brouillaient les yeux de Nonno à la vue du raisin minuscule et flétri sur pieds. Ému, il reporta son regard sur ses oliviers. Pas un fruit sur les branches, mais des feuilles dévorées par la maladie qui, elle, profitait de la montée des températures pour s’étendre.
— Nonno ! s’écria le gamin en tendant le doigt vers lui.
L’exclamation ne sonnait pas comme un cri de joie, au contraire la terreur y siégeait. Nonno comprit qu’une menace se tenait dans son dos. Il n’avait pas fini de pivoter qu’il aperçut ce que désignait le garçon :
— Les mitigants, Nonno !
Le vieux paysan jura. Une longue file de camions de l’armée serpentait sur la route qui menait du bas de la colline jusqu’à sa ferme. Impossible de se méprendre sur l’identité des envahisseurs : on voyait clairement le blason bleu au cercle d’étoiles dorées estampillé sur chaque carrosserie. Le sang de Nonno ne fit qu’un tour, sa colère aussi.
Comme un têtard dans l’eau (novembre 2017)
Titre : AOC n°46
Genres : science-fiction
Site Internet : Présence d’esprit
Dépôt légal : Automne 2017
ISSN :
Pages : 98 pages
Prix : 3,50 € papier
“Comme un têtard dans l’eau” est une nouvelle de SF, éditée par la revue AOC (Aventures Oniriques et Compagnie) pour son numéro 46.
Ce numéro spécial est consacré aux nouvelles ayant remporté le prix “Visions du Futur”. Ainsi, ayant été nommé première ex æquo avec Sylwen Norden, j’ai eu l’honneur de figurer dans cette parution.
Comme un têtard est un texte drôle, optimiste et touchant, cynique et absurde aussi, avec quatre enfants aux yeux plein d’innocence et vivant dans un monde futuriste préoccupant.
Extrait :
De ses grands yeux gris émerveillés, Étienne regardait Napoléon Bonaparte passer à l’attaque.
Le têtard bicéphale happa l’une des paillettes de végétaux recomposés qui flottaient dans son bocal. Ses mâchoires la disséquèrent bout après bout. Puis, la bête tourna l’une de ses têtes vers le gros agglomérat protéique de son petit déjeuner. Elle s’élança soudain vers l’amas. La propulsion d’une de ses pattes arrière et son battement de queue déconcertèrent la seconde tête qui se retrouva éloignée des miettes vertes de la surface. Elle ne put que suivre sa siamoise vers le bas du récipient. Nageant à présent de concert, Napoléon Bonaparte prit d’assaut l’agrégat blanchâtre.
Le têtard n’était pas encore au stade où il développerait en un jour ses pattes avant, et Étienne regretta de ne pouvoir assister à ce merveilleux spectacle. Le jeune garçon brun à la frimousse pâle se redressa en soupirant.
— Aujourd’hui est le jour de nos adieux, Napoléon Bonaparte. J’ai été heureux de vous voir éclore et évoluer, même si j’avoue être un peu triste de notre séparation. Mais cela est pour votre bien, alors je dois être fort pour nous deux et m’enthousiasmer de ce grand événement !Lire la critique de Yozone
Reflet d’âme (mai 2017)
Titre : Etherval n°10 : Adamantis
Couverture : Fog Ryû & Tithi Luadthong
Genres : fantasy, fantastique, science-fiction
Site Internet : Etherval
Dépôt légal : mai 2017
ISSN : 2260-6025
Pages : 72
Prix : 8€ papier, 2,99 € en numérique
Ce texte est assez léger, même si je reste égal à moi-même avec toujours une petite note d’humour noir. Cet univers de fantasy de XIXe m’a permis de découvrir tout l’art de la sculpture sur bronze. J’ai beaucoup appris !
Extrait :
— Docteur, heu… pour vos honoraires doubles… Je voulais vous dire… mon héritage commence à fon…
— Il est effectivement temps, Alicia, que vous vous remettiez au travail. J’y ai pensé et je vous ai trouvé un concours pour la fin du mois. Je vous y ai inscrite.
Un journal tomba sur la poitrine d’Alicia. Agitée, elle découvrit l’en-tête de l’article.
— Sculpter son autoportrait ? s’étrangla-t-elle.
— Les responsables de l’exposition viendront chercher l’œuvre chez vous la veillede l’exposition au grand palais.
Alicia est une sculpteuse réputée qui a cessé d’exercer depuis qu’elle a perdu son mari. Accablée par le chagrin, saura-t-elle trouver le courage de retourner dans la fonderie de son époux pour créer la plus créative des oeuvres de métal ?
Lire la critique de Yozone
Irium (décembre 2015)
Titre : Gandahar
Couverture : Séverine Pneaux
Genres : fantastique, fantasy, science-fiction
Site Internet : Gandahar
Dépôt légal : décembre 2015
ISBN :
Prix : 11€ papier, 3,50 € en numérique
Quand j’ai lu l’appel à texte de la revue Gandahar n°5 : l’Intelligence Végétale, j’ai su que ce thème me parlait comme jamais. La botanique me fascine (cf mon projet Heaven Forest) d’autant que je suis loin d’avoir la main verte – voire le contraire… Or, j’ai toujours pris plaisir à regarder les émissions scientifiques sur les plantes, leurs moyens de communication, de défense et de mimétisme. Ainsi, Irium s’est imposé de façon très naturelle dans mon récit de science-fiction. Ne vous fiez pas ni à l’air innocent ni aux vingt centimètres de haut de cet explorateur téméraire, il pourrait vous surprendre !
Extrait :
Irium tressaillit des radicules jusqu’au bout des feuilles. Une urgence venait de le tirer de sa douce léthargie. Sa tige se raidit, et il perdit sa synchronisation avec ses voisins qui se balançaient au gré de l’agréable courant d’air issu de la bouche de ventilation du climatiseur le plus proche. La luminosité des plafonniers déversait sur lui un rouge sombre ; sa sève remontait lentement dans ses canaux. On restait donc dans l’équivalence-nuit du vaisseau.
Alors pourquoi me suis-je réveillé ? s’inquiéta l’Irium phytarium.
À cause du massacre de la Neuvième Symphonie de Beethoven ?
Lire la critique de Yozone : c’est un site réputé de critiques littéraires de SFFF. François Schnebelen donne son avis sur ce numéro, n’hésitez pas à le consulter en entier, mais voici déjà deux extraits :
“Andréa Deslacs nous régale des aventures d’“Irium”, un iris des marais qui ne baisse pas les feuilles face à l’adversité et fait preuve d’un courage exemplaire. L’histoire mouvementée est présentée du point de vue de l’iris, nous montrant toutes les difficultés rencontrées. Excellent !” […]
“Sous une magnifique illustration de Séverine Pineaux – un plaisir pour les yeux- se cachent des textes dans lesquels le végétal est roi. Les lecteurs passeront de bons moments de lecture, en particulier avec les intéressantes nouvelles de Julie Conseil, Anaïs La Porte, Eric Vial-Bonnacci et Andréa Deslacs, sans oublier celle de Kurd Laßwitz à l’atmosphère bon enfant.”
Trahison !
Cette nouvelle de science fiction fantasy fantastique se veut aussi dramatique que comique.
Ce récit a été publié, en 2012, dans le n°1 d’Etherval : Tu quoque fili et illustré par Cost.
Titre : Etherval n°1 bis : Tu quoque mii fili
Couverture : AkiSaé (prime), FoG Ryû (bis)
Genres : fantasy, fantastique, science-fiction
Site Internet : Etherval
Dépôt légal : octobre 2012, réédition avril 2017
ISSN : 2260-6025
Pages : 68
Prix : 8€ papier, 2,99 € en numérique
Extrait :
Le grand mage Lamival d’Armister caressa d’un geste de contentement sa barbe blanche. Un sourire satisfait élargit ses lèvres fines et l’éclat des flammes de son candélabre appuya la lueur de joie dans ses yeux noisette.
Il reprit sa plume immaculée pour une ultime arabesque véloce du poignet. La pointe griffa d’encre noire et épaisse la dernière rune de son incantation. Il contempla son parchemin, enfin achevé après cinq ans de longues préparations et d’études des lourds grimoires qui s’accumulaient de toute part sur son bureau.
Oui, tout s’avérait prêt. Presque prêt. Il manquait juste…
Lire la critique de Yozone
Couverture d’AkiSae & Fog Ryû