Les Uchroniques comtoises, T1 : Les mystères de Joux, de Rachel Fleurotte

Éditions Hydralune, 192 pages, 11 €

Résumé :

1903
Besançon est devenue la capitale de la technologie française. Elle abrite au cœur de la Citadelle qui domine la ville, sous la protection de l’armée, un des instituts de recherche les plus avancés du pays.
Victorien, le fils du directeur, y travaille depuis trois ans comme ingénieur. Il a bercé toute son enfance dans les légendes de la région et rêve de mener à bien la construction d’une machine volante pour partir à la recherche de celle qui hante ses rêves, la mystérieuse Dame Verte.
L’occasion lui est bientôt offerte de donner vie à son projet, mais de la Citadelle de Besançon à la forteresse de Joux où vont le conduire les événements, le chemin va se révéler plein d’embûches.

Avis :

Au début du XIXe siècle, Victorien est un jeune homme de la ville, mais qui est attaché aux légendes comtoises, surtout qu’au cours de vacances dans son enfance, il pense avoir vu une vouivre. Désormais ingénieur dans le prestigieux institut de Besançon, il espère pouvoir construire un véhicule aérien qui lui permettrait de rencontrer la légendaire Dame Verte, dont il est secrètement amoureux. Ses travaux attirent l’attention de son père, pourtant avare de compliments, de l’armée qui collabore avec l’institut et aussi d’espions industriels ! Pourra-t-il mener son projet à bout?
Cet ouvrage semble peu épais, mais avec sa mise en page, j’ai été surprise de mettre plus de temps que je ne le pensais pour le finir. Oh, pas d’inquiétude, le style est très agréable, le texte est d’une belle fluidité, avec des phases simples, mais claires et efficaces. Non, c’est juste que le contenu de cette novella est plus dense qu’on ne pourrait le croire de prime abord.
L’histoire nous plonge dans l’une de ses époques que j’adore : le début XIXe, un temps où l’on se devait de prendre soin de son apparence, d’être correct, poli et respectueux. La nouvelle génération se veut un peu plus détendue que leurs aînés, mais l’ambiance garde ce petit cachet d’une époque disparue où le respect était une valeur princeps.
Le côté uchronie apparaît avec ces ingénieurs. Dans le pays des horloges, la technologie est de pointe et attire la convoitise. On entre ainsi dans le monde moderne avec la concurrence des entreprises et écoles, le travail scientifique, l’espionnage industriel. L’idée est excellente.
La part de fantastique est liée aux aspirations de Victorien pour les contes de son enfance. Et si ces créatures existaient vraiment ? Finirions-nous par les oublier en les reléguant à des mythes ancestraux et irréalistes ?
Nous accompagnons donc Victorien à travers ses rêves, ses secrets, ses désirs de liberté, ses recherches d’amis. C’est un personnage attachant et sensible. Il est crédible dans ses colères, comme dans ses joies et ses peines. L’intrigue connaît plusieurs rebonds, à un moment on est perdu comme lui, mais au moins la fin du récit apporte un sentiment profond de plénitude.
C’est donc une lecture plaisante, un bon divertissement, et un voyage aussi à travers l’imaginaire, ou tout simplement sur la route de Besançon jusqu’à Joux.