Auris (Audiobook)

« d’après une idée originale de Sebastian Fitzek », livre audio lu par Féodor Atkine, Marie Chevalot, Éric Chantelauze, Georges Caudron, Guillaume Lebon, Jean-Baptiste Maunier.

Quatrième de couverture

Mathias Hegel est phonéticien et travaille comme profiler et expert judiciaire phonétique. Il peut deviner le passé, la région d’origine, le tempérament d’une personne en l’entendant parler.
Son savoir-faire est immense et ses résultats toujours parfaits. Au moment où débute l’histoire, Mathias Hegel est emprisonné à vie pour un meurtre qu’il a avoué, mais pour lequel tout le monde le pense innocent : les preuves étaient trop grossières pour avoir été laissées par un expert judiciaire …

Avis

Je n’ai pas bien saisi le concept de « d’après une idée originale », mais je pense que c’est une production retravaillée pour ce support audio. Cela fait songer à ces épisodes radiophoniques, comme les célèbres lectures de la Guerre des Mondes de Wells. Il s’agit donc une lecture à plusieurs voix, agrémentés d’effets sonores et de bruitage. L’effet est parfaitement réussi, ce qui invite à réfléchir sur le fait que le média audio est tout aussi puissant que le visuel. En revanche, par ces effets de voix déformées, ses chuchotements, les sons surajoutés, il faut vraiment être attentif au récit. Moi qui écoute des audio au volant, c’était bien plus dense qu’habituellement et la concentration requise pouvait s’avérer dangereuse. J’ai fini par passer de la musique, car il valait mieux que je sois attentive à la route qu’à ce triller.

On va donc suivre une jeune journaliste, avide d’être reconnue pour ses talents d’investigation dans sa radio. Elle tient déjà un postcast sur les erreurs judiciaires, et elle y a traité d’un cas familial. Elle s’intéresse surtout au récit d’un professeur de psychologie, membre de la police scientifique, qui a une oreille absolue et dont le talent a permis de résoudre beaucoup d’affaires. Cependant, cet homme rigoureux clame soudain qu’il a tué une SDF dans sa cave d’un coup de cendrier sur la tête puis de 23 coups de couteau. Son procès a été à huis clos, mais le tableau de colle pas… Mettant la main sur une vidéo, la jeune femme se lance dans l’enquête, quand bien même elle reçoit soudain des menaces au téléphone et qu’on lui promet que si elle insiste, tout va très mal finir.

C’est assez amusant de retrouver un personnage proche de celui des fameux « détectives privés » : elle prend des analgésiques suite à un traumatisme vertébral, sa famille a explosé, elle ne voit plus ses parents, son demi-frère de 15 ans joue les caïds, ça se passe mal à son boulot, il est temps qu’elle rompt avec son petit ami et elle vit dans une piaule sous les toits avec son chat… Par contre, elle a du courage et de la détermination. Cela pourrait-il se retourner contre elle ?

Il y a quelques passages où l’on sourit dans le scénariste veut nous faire quelques mini clifthangers, mais il y a plusieurs retournements bien trouvés. Cette enquête a un côté « action » prononcé, n’a pas peur de la violence, ce qui tranche avec le caractère très « clinique » du policier Auris emprisonné ou le côté très chaleureux/bienveillant de l’entourage de l’héroïne.

La fin… la fin… Elle a plusieurs climax et met en jeu de nombreuses perceptives. Je me dis que dans quelques temps, je réécouterai cette audio, en sachant cette fin. Quelques microdétails me chagrinent, mais comme on le sait, je suis une perfectionniste sur les histoires de pièces de puzzle à emboîter.

En tout cas, la performance est impeccable sur le jeu d’acteurs et le montage audio. C’est court, environ 6h30, ça vaut le court d’être découvert !