Audiobook lu par Benjamin Jungers
Quatrième de couverture
Une nouvelle enquête de l’inspecteur Valentin Verne, le génial créateur du Bureau des affaires occultes, où les apparences s’avèrent dangereusement trompeuses.
Mars 1831, Louis-Philippe hésite entre deux lignes politiques, entre modernité et tradition. Des tergiversations qui menacent l’existence du nouveau bureau des affaires occultes. En dépit des menaces qui pèsent sur son service, l’inspecteur Valentin Verne enquête sur les agissements d’un mage mystérieux tandis que le Vicaire réapparaît.
Avis
Quel plaisir de retrouver les héros du tome 1, et en plus Valentin a désormais un agent attaché à son service qu’il entreprend de former.
Le récit s’intègre toujours profondément dans la période historique : dans la vie parisienne, dans les progrès de la science et du spectacle, dans la grande Histoire avec ses combats sociaux et sa politique nationale et internationale. Ça apprend beaucoup ou remet aux goûts du jour certains souvenirs lointains.
Pour une nouvelle de l’anthologie Belle époque, aux éditions Luciférine, avec Catherine Loiseau, nous avions écrit une nouvelle sur le spiritisme. J’étais donc dans mon élément pour une partie de l’intrigue.
Comme dans le tome 1, Valentin est déchiré en deux : ses enquêtes officielles d’un côté et la chasse du Vicaire de l’autre. Il est vrai que dans le tome 1, ces affaires ne se croisent pas, mais fonctionnent bien en parallèle. Ici, elles sont vraiment côte à côte, et sans interaction. C’est un peu ce que j’ai trouvé dommage : qu’avec tout ce qu’apprend Valentin via son enquête, il n’est rien utilisé pour faire diversion lors de l’action finale du roman. Entre ses connaissances en chimie, le fait qu’il aurait pu récupérer des preuves et les utiliser pour ses buts, j’aurai apprécié un tel rapprochement.
L’enquête officielle est pas mal du tout. Valentin s’y met tardivement, mais cela reste instructif. J’avais un peu d’avance sur les enquêteurs, ayant perçu certains détails à l’avance, surtout que je pense que le début du récit m’a rappelé un Agatha Christie, sans que je puisse dire lequel.
La seconde enquête, celle du Vicaire, rend presque Valentin fou, car le jeu du chat et de la souris s’inverse. Encore (plus d’)une fois, son amie actrice va se trouver en grands dangers. Là encore, Valentin a l’esprit beaucoup moins acéré que dans le tome 1, la faute à l’émotion ou à son état psychique altéré. A titre personnel, j’étais encore en avance sur plusieurs points de l’enquête.
Il n’empêche que la série est agréable : de l’action, de l’enquête, des enjeux, un contexte historique qui rend curieux, des personnages auxquels on s’attache. Et rien à dire sur la lecture de la version audio du récit : aussi bien que dans le tome 1 (et le style un peu moins romantique contribue aussi grandement à faciliter la fluidité de l’écoute).
Et puis, je sais qu’en matière d’enquêtes, il n’est pas évident de me tromper quand tous les protagonistes sont présents dès les premiers chapitres (ce qui n’était pas le cas dans le tome 1, car on mettait peu à peu à jour les différents protagonistes du complot). L’ambiance est toujours aussi feutrée mais sinistre, avec beaucoup de tensions et de vrais enjeux.
Même si j’ai préféré l’incroyable claque du tome 1, il n’en reste pas moins que si les préfets de Paris maintiennent le Bureau des Affaires occultes pour un tome 3, j’aurai plaisir à lire encore un tome, en espérant les protagonistes avec l’esprit aussi acéré et moins troublé que dans le tome 1.