Le bâtard de Korsigan (T1) : L’Ombre du pouvoir, de Fabien Ceruli

Audiobook lu par Alexandre Donders

Quatrième de couverture

XIVe siècle. Le chevalier assassin Pierre Cordwain de Kosigan dirige une compagnie de mercenaires d’élite, parmi les plus réputées d’Occident. Surnommé le « Bâtard », exilé d’une puissante lignée bourguignonne et pourchassé par les siens, il met ses hommes, ses capacités surnaturelles et son art de la manipulation au service des plus grands seigneurs d’Angleterre, de France et d’Italie.

Au mois de novembre 1339, sa présence en Champagne, dernier fief des princesses elfiques d’Aëlenwil, ne doit certainement rien au hasard. De joutes verbales en tournois, de combats sans merci en diplomatie nocturne, de la boue des bas-fonds aux alcôves des palais, chacun de ses actes semble servir un but précis. Bien malin qui pourra déterminer lequel…

Dans la lignée des meilleurs auteurs de fantasy historique, comme Jean-Philippe Jaworski ou Mary Gentle, Fabien Cerutti mêle avec brio roman d’aventures et histoire médiévale.

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Avis

La très belle couverture de cette série me faisait de l’œil depuis longtemps. Mais le titre me bloquait un peu, car j’étais grande fan de l’univers de Mike Vorkosigan et la proximité des noms me perturbaient. Et puis, j’ai regardé un échange entre Fabien Ceruli et un spécialiste du jeu de rôle et cela m’a rendue curieuse. J’ai donc pris le tome 1 en version audio, et la lecture a été fort agréable.

Dès les premiers chapitres, je me suis rendue compte que j’avais parlé de cette œuvre en fait, lors d’un ancien salon des Imaginales où des connaissances avaient assisté à une conférence. On rentre tout de suite dans le récit par une scène d’action mémorable. Laquelle pose bien question les ¾ du roman pour comprendre comment elle s’intègre dans le récit. Et il ne faut surtout pas l’oublier.

On suit donc le Bâtard de Korsigan : un fils illégitime mais reconnu par son noble père, mais qui suite à une vendetta a fui son duché pour devenir chef mercenaire. Un espion de hauts vols à la fine équipe. Et comme il nous prévient dans l’introduction de ses chroniques : il mentira parfois entre ces pages, il décrira les événements, mais jamais ces motivations « au cas où son carnet tombe entre temps dans de mauvaises mains ». Et ça, ça travaille le lecteur tout le long : parce que le Bâtard n’est pas spécialement venu à un tournoi à Troie donnée par la duchesse elfe pour offrir un mari à sa fille entre la France et la Bourgogne. Mais si le Bâtard n’est pas là pour gagner de l’argent aux tournois et faire fructifier ses affaires et sa réputation, pourquoi est-il bien là ?

Nous sommes dans une époque qui emprunte beaucoup à l’histoire connue, avec des différences dystopiques concernant les régions et certaines décisions politiques, pourtant les grands noms de l’époque sont là. Et puis, c’est qu’il y a tout un monde de magie ouvertement connu dans cet univers : des elfes, des nains, des lutins assassins, des licornes, des sortes de change-lumière-forme et autres. Magie et maléfice sont connus, même si l’inquisition souhaiterait leur totale disparition.

Cependant à l’époque « moderne » du XIXe, ces éléments de récit paraissent assez incroyables. Pourtant, l’ultime descendant du Bâtard, un aventurier, maître de conférences universitaires et archéologues quand il ne fréquente pas les mafias, a toujours été étonné de ne trouver aucune généalogie entre lui et son mystérieux ancêtre. Quel n’est pas son étonnement quand il reçoit alors un mystérieux héritage tout droit venu du passer ?

On compte environ 2 chapitres du passé pour un chapitre XIXe, le tout en alternance. Ce qui fait que quelques courts épisodes modernes parfois un peu bouche-trous servent à garder ce rythme. On sent très vite que cela sera d’une importance capitale pour le tome 2 (avec enfin une jonction entre les 2 mondes ?)

Et le style ? Je ne vous en ai pas parlé, mais on est dans un style épistolière, avec parfois un 3e narrateur. La narration est donc à « je » que cela soit dans les chroniques du Bâtard, les rapports établis par les membres de son équipe ou les lettres de son descendant à ses amis. Grace aux retranscriptions des dialogues cela reste très dynamique, et on rentre très bien dans les différentes histoires sans avoir l’impression de ne pas les vivre en direct.

Quant à l’acteur qui a réalisé la version audio, son ton martial dans les premiers chapitres, avec son timbre cassant et ses phrases courtes percutent un peu au début, puis on s’y fait très rapidement. Et encore une fois avec un livre audio : la lecture est excellente et le jeu d’acteur admirable.

Bref, ce tome 1 est une belle surprise, et j’ai déjà acheté le tome 2.