Éclats de silicium, de KeoT

recueil de nouvelles de SF – 108 pages, 6,5 euros

eclatsdesiliciumsQuatrième de couverture :

Implants connectés infestés, secrets millénaires scellés sous la propriété intellectuelle d’un géant du web, ransomwares en solde.
Sept nouvelles autour du hacking, de la surveillance, de l’intelligence artificielle, des interfaces humain-machine et autres thèmes high-tech. Un recueil à la croisée d’actualités informatiques, d’influence cyberpunk, fantastique et science-fiction, aux reflets et tonalités différentes comme autant de fragments de silicium.

 

Avis

Le résumé est fidèle au contenu. Il s’adresse a des personnes intéressées aux inventions high-tech en effet et à l’informatique. Sans avoir un minimum de curiosité ou de connaissances dans le domaine, la compréhension en est un peu plus difficile, notamment à cause du vocabulaire, consacré à ce domaine professionnel, il peut manquer à des personnes très extérieures au domaine.
Comme annoncé, les tonalités sont assez différentes et certains textes sont émouvants, quand d’autres sont plus factuels avec une tension dramatique, éthique voire législative.

  • « Surcharge système » : Je connaissais bien le premier texte, car paru chez Etherval. Il concerne des bioprothèses connectées et les risques d’intrusion informatique de leur système, ainsi que des notions sur l’économie virtuelle. Traité comme une enquête policière, ce texte plein de rebondissement se dévore avec plaisir.
  • « Coordination des souffles » : Le second, édité chez BienVenue sur Mars, met en jeu l’interface humain-machine-humain, où quand un individu lointain prête son corps à plus expérimenté que lui. Un court texte où l’on retient son souffle, plein d’appréhension et de fébrilité pour cette plongée.
  • « De la voix du vide » : Le troisième prend des accents lovecraftiens, un type de lecture qu’apprécie l’auteur. Il n’est pas sans risque de s’approcher de l’indicible et de l’horreur.
  • « Anges gardiens » : Le quatrième texte concerne ces vigies qui sont censés s’assurer que rien de mal ne nous arrive sur les réseaux (ou en dehors), mais ces anges gardiens peuvent-ils être de partout ? J’avais vu des reportages à ce sujet et on perçoit bien toute la difficulté de l’enjeu.
  • « Là, on va passer à une toute autre échelle » : Le cinquième, sur le ransomware, fait très actuel, avec la multiplication des attaques sur les systèmes informatiques de l’État ou des Hôpitaux. Le récit est à la fois drôle, touchant, un peu Hollywoodien, et bien rythmé. J’ai beaucoup aimé.
  • « Subpoena » : Le sixième m’a un peu échappé, je le regrette. Il porte, au minimum, sur l’importance que peuvent prendre certaines entreprises dans le monde, jusqu’à devenir intouchable car trop précieuses pour les Etats. Faut-il cependant baisser les armes (législatives) et accepter que Justice ne se fasse pas ?
  • « Les systèmes tourneront pour vous et nous serons votre mémoire » : Le septième parle tout simplement de l’existence, de l’attente, de la mémoire et quelque part du bonheur et de l’être. On finit cet ouvrage par des robots et des IA très touchantes. Seront-elles seulement plus raisonnables que nous, elles qui, comme ces ù$ù^$m de programmeurs qui bousillent toutes les options qui étaient si bien auparavant, ne peuvent pas s’empêcher de faire des mises à jour.

En quelques heures, ce recueil qui risque de passer d’anticipation à romans contemporains de sociétés, transporte à travers plusieurs aventures dans un univers cohérent et qui pose de nombreuses questions.

 

Les thèmes :

Les objets connectés, les entreprises de la “nouvelle économie”, la surveillance des réseaux, le piratage et l’humanité.