Maléficity : Histoire d’un conte défait

de Nicolas de Torsiac
113 pages
Édition Cordes de Lune (2025)

Le site officiel : ici

Quatrième de couverture

Maléficity… L’enclave de toutes les malédictions, pardon, de toutes les « révélations »…
Un lieu où les Cours féériques ont pris le pouvoir, où les chimères ne peuvent plus faire un pas sans leur familier, symbole de leur dégénérescence.
En définitive, un endroit qui ne me rappelle pas que de mauvais souvenirs, car c’est chez moi.
Du moins, mon ancien moi.
Sous mon masque d’inspectrice gynoïde, je suis devenue une autre, créée par les corpos pour les servir.
Même si je me dois de remplir la mission pour laquelle ils m’ont autorisée à revenir ici, je suis venue rechercher autre chose.
Cet enfant que j’ai été, celui que mes bourreaux n’ont finalement pas complètement détruit.
Leurs ténèbres n’ont pas éteint ma lumière. Comme celle de Maléficity. Pas encore.

Avis

Il s’agit d’une courte novella dans un univers qui mêle cyberpunk et magie des cours de faerie. Il semble que l’auteur ait déjà arpenté cet univers à travers d’autres de ses nouvelles, que hélas je ne connais pas encore. 

C’est un récit à la fois d’ambiance, de conflits de personnalité et d’action.

L’association magie + technologie se marie très bien. Les êtres chimériques de Maléficity ont été créés par les « humains parfaits » avant d’être traités comme des parias et exilés vers l’enclave de Malificity. Ils sont « défectueux » et « maudits » par les fées des cours magiques. À un âge clef, les chimères rejetées vivent une « révélation » où un être de l’une des cours va l’accompagner dans la vie. Mais aucun pouvoir n’est sans contre partie.

L’héroïne a appartenu à cette ville avant d’être rachetée par un conglomérat extérieur et d’être fondue en une gynodroïde (cyborg) spécialisée dans les enquêtes. Or, on l’appelle pour retrouver une enfant qui a disparu…

Ce qui est très agréable dans ce récit, c’est qu’on retrouve cette fameuse ambiance de cyber (avec son côté râpeux, désespéré, parfois excessif) ainsi que les cours des Sidhs toujours en guerre les unes avec les autres. C’est électrique, volcanique, et la magie va pétarader. Une prédilection risque aussi de s’accomplir si nul ne la contre, on n’écrit pas des contes sans conséquences dans ce monde.

Les personnages sont bien saisis, la première de couverture de la version reliée leur tire bien le portrait ! Un mouton sur échasse, un pégase aux yeux d’acier, un sénateur crapaud, des harpies, des vouivres, des géants, un morse… Des rencontres hors du commun ! Or, ce récit est aussi sur le thème de l’identité, du choix et des valeurs que chacun défend avec fougue.

Le style est agréable, quelques clins d’œil feront sourire, c’est construit de façon intelligente, et ceux qui veulent sortir des anciennes références du cyberpunk (Bladerunner, Flingue sur fond musical, Shadowrun, par exemple) seront ravis de cette écriture moderne avec des thèmes de notre époque

Maintenant, je vais devoir découvrir les autres nouvelles dans cet univers développé par Nicolas de Torsiac. Pour un premier essai en format « novella » de cet auteur connu pour ses nouvelles, c’est convaincant. Plus qu’à patienter à présent pour lire un roman épais de sa plume, je serai au rendez-vous.